POURQUOI CHOISIR LES MEMBRANES DE BITUME DISTILLÉ POLYMÈRE ? |
POURQUOI CHOISIR LES MEMBRANES DE BITUME DISTILLÉ POLYMÈRE ?
Souvent,
les fabricants de revêtements synthétiques comparent leurs produits et systèmes
à des produits dits "bitumeux", évitant de préciser qu'il s'agit en
fait de feuilles bitumeuses traditionnelles en bitume oxydé ou modifié à l'aide
d'additifs à base de polymères à des concentrations telles qu'elles
n'influencent pas la structure physique du mélange. Les caractéristiques du
bitume sont donc préservées.
Les
membranes de bitume distillé polymère MBDP sont composées d'un alliage
polymère-bitume où la phase continue, la matrice, est le polymère. C'est là que
le bitume est dispersé. Ses caractéristiques physiques/chimiques et celles de
la membrane sont essentiellement définies par la matrice polymère tandis que
les caractéristiques mécaniques de la feuille dépendent essentiellement de
l'armature sur laquelle repose la membrane. Les membranes MBDP se distinguent
par le fait qu'elles peuvent être réalisées avec des niveaux de résistance
mécanique adaptés aux diverses applications puisqu'elles peuvent être dotées de
renforts plus ou moins résistants.
Les
tissus non tissés en polyester représentent les armatures les plus utilisées
puisqu'elles associent une bonne résistance mécanique à un allongement à la
rupture élevé (35-60 %) supérieur à celui rencontré sur les tissus en polyester
qui est de l'ordre de 15 %. Principalement, elles garantissent
une résistance à la contrainte de cisaillement particulièrement bien répartie
par rapport aux tissus essentiellement utilisés pour l'armature des feuilles
synthétiques qui tendent à se désagréger lorsqu'ils sont soumis à des charges
ponctuelles. Cela s'explique par le fait que dans les tissus non tissés, les
fibres sont fortement réparties dans toutes les directions, même verticalement
dans l'épaisseur du produit. Les tissus traditionnels présentent quant à eux
des mailles tressées plus ou moins larges (trame et chaîne) sur un plan. Mais
ce n'est pas tout : les armatures les plus récentes en tissu non tissé
composite associées à de la fibre de verre garantissent à la
membrane une stabilité dimensionnelle inférieure à 0.25 % sur feuille non
collée, un retrait deux fois moindre par rapport à celui des
membranes synthétiques avec armature en polyester dont la
stabilité est de l'ordre de 0,50 %. Cet élément est caractéristique pour une
feuille synthétique posée librement ou partiellement fixée. Ca
l'est beaucoup moins pour une membrane de bitume distillé
polymère, qui peut être collée totalement, limitant ainsi le retrait à des
valeurs de l'ordre de 0,02-0,05 %.
Autre
caractéristique
importante de la membrane de bitume distillé polymère, sa forte épaisseur : au moins 4 mm pour les membranes applicables
en monocouche, pour répondre aux exigences du bâtiment, où l'unité de mesure
favorite n'est pas forcément le dixième de millimètre. Par ailleurs, le
manteau, en phase de pose ou après l'application, supporte des chaussures
normales. Il ne faut donc pas forcément porter de chaussures légères qui sont
généralement imposées par les fabricants dès la mise en oeuvre.
Le rendu
esthétique n'est pas un problème pour les membranes de bitume distillé polymère
avec autoprotection puisque la bande supérieure est protégée par des écailles
ou des minéraux intégrés à chaud dans la partie supérieure du mélange en
fusion. Ce qui permet d'en garantir une adhésion irréversible. Outre la
possibilité d'employer des graviers minéraux colorés au four à
haute température dans des tons clairs, l'on peut aussi opter pour des graviers
à forte saturation et très lumineuxMINERAL
REFLEX WHITE blancs, ce qui permet de résoudre le problème de
l'absorption des rayons solaires et favorise une température plus basse en été.
La
surface ardoisée, contrairement aux feuilles synthétiques, peut
être peinte et constitue le substrat idéal pour la résistance de la
peinture. L'on pourra ainsi augmenter la réflectivité de la couverture grâce à
la peinture WHITE REFLEX et donc la rafraîchir et/ou faire des économies en
termes de climatisation. La protection minérale, la résistance au cisaillement
ponctuel de l'armature en tissu non tissé de polyester, la forte épaisseur du
matériau et les propriétés élastiques de l'alliage caoutchouc-bitume
garantissent une meilleure résistance à la grêle également fixée dans les
normes sectorielles. En
effet, pour les membranes en bitume distillé polymère, la norme européenne
définit les membranes renforcées comme étant peu sensibles à la grêle sans
qu'aucune preuve spécifique soit nécessaire, à la différence des feuilles
synthétiques.
La
technique de pose des membranes de bitume distillé polymère, même si une
formation est toujours nécessaire, est très intuitive et bien plus facile que
celle utilisée pour les feuilles synthétiques. Aucun
accessoire ni fixation couteux ne sont nécessaires, ce qui permet d'alléger la
facture par rapport aux frais d'installation des revêtements synthétiques
notamment pour les toits fortement fractionnés et/ou présentant de nombreuses
ouvertures. La particularité des membranes de bitume distillé polymère réside
dans le fait que la membrane devient adhésive suite au réchauffement à la
flamme. Elle peut alors être collée sur le plan de pose
sans application de colle ou de matériaux étrangers. Cela permet de
réduire au minimum l'entrée d'eau, même en cas de perçage de
la couverture imperméable et d'éviter “l'effet d'entonnoir” observé
lorsque l'on perce les parties basses des couvertures totalement libres ou
partiellement fixées, comme tel est le cas pour les couvertures synthétiques.
Ce principe a également été utilisé pour les couvertures imperméables des ponts
autoroutiers, où le risque de percement est plus grave étant donné que
l'asphalte est étendu et roulé à l'aide d'un rouleau compresseur directement
sur les membranes de bitume distillé polymère collées de sorte à en garantir
l'adhérence totale sur la structure. La garantie d'un collage
parfaitement adhérent avec les membranes de bitume distillé polymère limite le
passage de l'eau en cas de pertes et en facilite la traçabilité.
Cette même technique est utilisée pour souder les superpositions. Grâce à la
fusion à la flamme de chaque bande, l'on obtient facilement une soudure
autogène parfaite qui, contrairement à la soudure des feuilles synthétique,
n'exige pas de contrôles ultérieurs nécessaires là où la bonne exécution n'est
pas forcément évidente en cours de réalisation. Avec les membranes de bitume
distillé polymère, l'on observe l'apparition d'un mélange en fusion continu sur
10 mm environ de chaque côté de la superposition. L'installateur sait ainsi que
le soudage a été correctement réalisé à l'instar de la soudure des métaux.
Les
feuilles synthétiques, avant toute réparation d'une couverture ancienne,
nécessitent un lourd travail de nettoyage à l'aide de solvants spéciaux et un
brossage considérable. En revanche, les couvertures posées
à la flamme permettent une réparation facile des vieux bitumes distillés
polymère sans aucune opération préalable hormis
l'utilisation d'une brosse afin d'éliminer les saletés susceptibles de se
déposer sur la couverture, même pour celles protégées par des cailloux qui
nécessitent des opérations identiques à celles utilisées pour la soudure de
tête des nouvelles couvertures.
Un
autre avantage majeur des membranes en bitume distillé polymère par rapport aux
feuilles synthétiques réside dans les caractéristiques thermoplastiques du
matériau puisqu'elles permettent une réparation simple et sans colle ainsi
qu'une manipulation complète de la couverture en superposant une nouvelle
couche collée sur l'ancienne à la flamme. Vous profitez ainsi d'une parfaite
adhérence sans frais de démolition ni de recyclage.
Il
ne faudra donc pas réaliser une nouvelle couverture monocouche, comme tel est
nécessairement le cas avec la réfection d'une couverture synthétique ne
permettant pas le collage sur l'ancien support. Avec le collage de la nouvelle
membrane en bitume distillé polymère sur l'ancienne, les imperfections
éventuelles seront fixées par fusion. Vous disposerez ainsi d'une nouvelle
couverture multicouches tout en récupérant l'armature de l'ancienne.
Contrairement
à ce que l'on pourrait penser, les membranes en bitume distillé polymère ne
sont pas aussi sensibles au feu que certaines feuilles synthétiques telles que
les polyoléfines TPO. Puisqu'elles ne contiennent pas de chlorures, ces
membranes ne résistent pas au feu comme le PVC ou le CPE qu'elles visent
pourtant à remplacer. Sans additif spécifique, elles propagent rapidement la
flamme notamment parce qu'elles ne sont pas collées au plan de pose. La flamme
peut donc être alimentée par dessous. L'ajout d'un additif anti-flamme aux
feuilles synthétiques provoque par ailleurs des problèmes de fumées toxiques.
En
ce qui concerne la durabilité des couvertures avec membranes de bitume distillé
polymère SBS, outre les polices d'assurance du fabricant, les enquêtes menées
par les instituts indépendants (v. notamment l'analyse suisse sur la durée et
les défauts des couvertures imperméables des toits plats) montrent que la durée
de vie d'un toit avec revêtement visible en bitume distillé polymère (en
Suisse, seules les membranes à base de SBS sont fabriquées) est de 25 ans avec
un taux de défaut faible, contre 15-20 ans pour les feuilles de PVC qui
présentent quant à elles davantage de défauts au fil du temps.
Dans
un courrier adressé en 1994 aux constructeurs et architectes, les installateurs
de la Suisse romande épinglaient les problèmes techniques rencontrés avec les
feuilles synthétiques en PVC. La Suisse est un grand producteur de couvertures
en PVC. Au début des années 90, elle a figuré parmi les premiers pays européens
à fabriquer des feuilles en TPO. Cela montre bien que l'innovation doit
toujours être confirmée par l'expérience. Elle ne peut en aucun cas être
remplacée par une simple expérience en laboratoire. Cette expérience sur les
membranes en bitume distillé polymère existe déjà puisqu'elles sont fabriquées
depuis les années 60.
La
caractéristique particulière des membranes de bitume distillé polymère est la
"superposition solidaire".
Il s'agit de cette capacité unique dans le domaine des membranes préfabriquées
à rénover une ancienne couverture en collant par-dessus de manière parfaitement
adhérente une nouvelle membrane, garantissant ainsi la résistance de l'ensemble
et ses performances étant donné qu'elle est plus épaisse. Cette propriété des
membranes de bitume distillé polymère respecte les critères de la construction
durable et permet d'introduire un nouveau concept de "durée de vie standard" du système. Les couvertures peuvent en
effet être rénovées grâce à une "superposition
solidaire" sans générer de déchets de démolitionjusqu'à
1÷2 fois et en fonction de la protection sous-jacente, pour un cycle de vie de
l'ordre de 60÷90 ans.